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Affichage des articles du août, 2012

le vernis

Je me suis dit "merde, il vieillit". Ça a commencé comme une maladie, il y a quelques mois.  D'abord, il ne voulait pas de sapin pour noël, soit disant ça fout des épines partout dans la maison, et après faut le cramer, c'est crevant. Avant, il allait de bon matin un samedi acheter le plus gros, le plus grand, et le plus touffu, pour le mettre en plein milieu du salon et faire rire les gamins. Il prenait celui qui allait devoir courber la cime pour tenir debout, celui qu'on pourrait décorer seulement avec un escabeau. Il gardait les sapins de noël jusqu'au mois d'avril, et il appelait ça le sapin de Pâques. On avait toujours un sapin dans la maison ou quelques guirlandes aux fenêtres, été comme hiver, et on aimait ça.   Après, il y a eu "plus belle la vie". Je crois que ce truc c'est fatidique. Tu sais que t'es en phase terminale quand tu regardes ce truc. Lui, avec ses insomnies, c'est jour et nuit. Il a même un casque pour écouter...

Les cigales

Allée de lauriers roses, cri-cri des cigales dehors.  Le soleil tape le pare-brise, et j'ai la main par la fenêtre. L'air chaud me file entre les doigts, et la fumée de camel s'échappe en vitesse.  On roule, on revient de la plage, on y va peut être. Peu importe.  Il y a de la musique, ma main qui bat le rythme sur ma cuisse, et toutes ces images bleues hivernales qu'on traîne derrière nous. On pourrait presque entendre nos casseroles de souvenirs, traînées par le pare-choc arrière. Mais on s'en fout. On vient de survivre à une année de plus (de moins?).  On écoute que nous et nos blagues vaseuses.On roule, on roule, et on pourrait rouler tout l'été, je m'en fous, on est ensemble, et ça c'est cool. Pas cool comme un cadeau qu'on attendait pas, non cool comme un cadeau qu'on attend trop. Tu me fais danser. Tu me fais avancer. Tu me pousses. Et j'ai les jambes qui ondulent et les mains au ciel.On passe des heures à nous oublier au creux...