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Affichage des articles du novembre, 2011

D'abord...

D'abord il y a eu toutes ces nuits, toutes ces nuits où tu braillais à t'en époumoner, et  où elle passait son temps à te tenir dans ses bras, à te bercer en implorant le ciel pour que tu arrêtes de pleurer. Tu pleurais tellement que tu vomissais, dégueulant ta peur et ta frustration d'être seul dans un petit lit blanc à barreaux. Tu détestais être seul. Alors elle ramassait le vomi, encore et encore, et t'embrassais toujours sur le front, avec le même amour, chaque jour. Quand elle disparaissait de ton champs de vision tu hurlais, si bien qu'elle devait te transporter partout, supportant chaque mois ton poids dans ses bras qui s'alourdissait.Elle le faisait.Sans se poser de questions. Avec le temps elle a vidé les poches de tes pantalons, pleines de sable, elle t'a acheté 6 paires de chaussures en 6 mois que tu défonçais en jouant au foot. Elle a passé des heures à vouloir te faire réciter tes leçons, alors que tu dansais debout sur une chaise. Elle t...

Le bon...

C'est pas que tu te sentes gênée, ou mal dans ta peau.  Non. C'est pas physique, c'est pas casse gueule comme une insulte à ton gros cul. C'est pire que ça en fait. Ça fait plus mal car justement ça n'a rien à foutre dans des considérations esthétiques, c'est plus profond que ça, c'est toi qui ne va pas. C'est vous, c'est les deux mélangés.Et ça rend triste. Parfois, ça fait ça. Tu passes une nuit avec un mec, un peu n'importe lequel,mais pas tant que ça quand même. Il te plait, il te plaira peu de temps tu le sais.  Manque de tendresse,besoin d'y croire, encore.Tu ne sais pas trop pourquoi tu veux encore jouer,pour encore perdre sans doute, mais tu y vas.C'est comme espérer pisser debout quand t'es petite fille, tu sais que ça ne marchera pas,mais tu essaies encore et encore,en pensant que peut être c'est une question d'exercice. Bah voilà, tu baises, comme un exercice, un entraînement à l'amour. Comme si ouvrir tes ...

La mesure du temps...

Tout est clair dans la pièce, il fait bien chaud. Quelques arbres à l'extérieur. Le sud a cela de bien, on y voit des palmiers, même sous le ciel d'hiver.Tu es assise dans ton fauteuil, tu regardes dehors, tu fixes un point. Et je me demande à quoi tu penses. Tout est différent aujourd'hui, dans ta grande maison de retraite aux couloirs blancs,je crois que moi aussi j'aurais peur . Peur de cette si grande solitude et de tous les faux sourires qui vont avec.Tu vas mourir, tout le monde le sait, et tout le monde te montre ses dents en attendant, comme si ça palliait à ça. Tu faisais déjà ça chez toi. Regarder dehors,toute la journée, le même paysage,la même rue.Et moi je pouvais passer des heures à te regarder regarder.Dis, à quoi tu penses? Car moi, là,en scrutant ton profil en contre-jour, près de la fenêtre, je mesure ce que c'est qu'une vie. Je mesure ce que c'est d'avoir 93 ans, et de n'avoir plus en souvenir de la vie qu'une maison vide et...

Allez...

Allez, prends moi dans tes bras et secoue un peu ma chair. Bouscule mes idées et mes à priori, et fais moi changer de route.Plus fort que ça. Fait bouger mon corps je t'en supplie, fais vivre mes sens, marche un peu sur ma carapace de merde et nettoie ce qui dégouline le long de mon dos.Essuie mes peurs, je t'en supplie, attrape ma main et ne la lâche pas, mais serre-la plus fort, si fort qu'elle disparaît sous le poids de la douleur. J'ai besoin d'un milk-shake fraise-bonheur et surtout d'un énooooorme broyeur de glace. D'une machine si puissante qu'en 10 minutes tu deviens frère, père, mère, ami. Je veux des poneys, des arcs en ciel et des colliers d'étoiles qui dégueulent, je veux que ça transpire la niaiserie et le chocolat chaud.Je veux que ça sente le sucre et la vanille...J'ai besoin d'avoir la tête en bas et la rate explosée comme un vieux boxeur. J'ai besoin de crier à en devenir sourde.A ne plus savoir qui je suis. J'ai ...