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Affichage des articles du janvier, 2012

Foie malade

Je monte dans le métro, je reste debout. Dans les couloirs noirs des entre-deux stations je vois mon reflet dans les vitres. Ce n'est pas tout à fait précis, pas vraiment flou non plus. C'est juste assez fidèle à la réalité pour que je constate les poches que j'ai sous les yeux. C'est le matin. Et le matin, j'ai l'impression d'avoir le visage de ma mère. Bouffi,sinueux,marqué,gris. Je n'ai pas toujours eu cette mine plombée,mais d'autant que je me souvienne,ça fait quand même quelques années que l'alcool de la vie marque ses lignes. Pas de lignes franches,pas de marques nettes,juste un masque instable,qui se pointe parfois,pour me rappeler qu'un jour,j'aurai la gueule d'une soularde. Je monte dans le métro,chaque jour,et d'un seul regard je détecte les foies malades. Je détecte à 20 mètres les alcolos,poivrots,imbibés et autres buveurs du soir. Même les non-moi-je-bois-juste-deux-verres-de-vin-chaque-soir. Je le sens,je le voi...

A good man

Il y a ce truc si fort. Cette sensation si cruelle dans l'abandon. Ça t'embarque,ça te fait danser malgré toi, tourbillon qui te désarme, puis te fout à poil, et te laisse là, sur un trottoir glissant de la ville. Tu l'a rencontrée dans un parc, elle était belle,avec des yeux verts qu'on ne pourrait même pas inventer. Elle était douce,drôle,et certainement pas comme les autres.Tu décides alors que c'est elle. Tu donnes,tu donnes,encore un peu. Tu enchaînes les jobs à la con, tu trouves enfin LE job bien payé, même si c'est 50 heures par semaine. Celui qui te permettra de lui acheter ses robes de créateur, de payer le loyer du nouvel appart dans le 13ème,d'assumer sa fille, et d'envisager de faire un enfant, un à toi,à vous. Ce serait un bon début,ça te plairait, vraiment. Elle veut se marier,ok, c'est accepté. Tu l'épouses, tu fais même venir tout ta famille de l'autre bout du monde. C'est un gros projet. C'est festif, c'est b...

Là où j'habite

C'est toujours comme ça avec eux. Entre la Guerre et l'amour. Pas de répit, de phases de paix. Non, il faut toujours que ça crie, que ça chiale,ou que ça pleure de rire. Je rentre chez mes parents, espérant trouver un refuge. J'y trouve des tranchées, des marées hautes et basses. Il y a toujours un lit chaud et un tas d'intentions.Alors j'y crois, ça donne envie de revenir. On vous attend toujours sur un parking de gare, même au milieu de la nuit. Peu importe si vous soyez mal lunée ou tranchante, peu importe, l'amour est là. Mais il y a toujours les verbes qui bavent,les paroles maladroites,les bouteilles qui s'écoulent et les rires gras et tristement désabusés de fin de soirée. Il y a toujours de l'alcool pour vous rappeler qu'ici, c'est elle qui maîtrise les choses. C'est elle qui tient ceux que vous aimez,comme des pantins. Vous avez une place, une petite place, mais c'est la bouteille qui décide du reste. Du bon déroulement ou n...

Celle

Tu vois, c'est marrant car je constate que je ne suis plus la même. Celle de l'avant toi à repris sa place. Projets artistiques en tout genre,dessus de lit fleuri et objets kitch. Bonnes bouffes,  et vin à flot. C'est drôle car cette personne je la connais peu au fond,elle m'avait côtoyé toutes ces années, mais elle restait au fond, comme une semelle discrète qui plâtre l'estomac. C'est celle qui faisait vivre mes rêves et naître mes doutes.La fille qui aime la campagne, mais s'emmerde un peu quand même dans cette maison froide.Celle qui voudrait aller boire des bière plus souvent avec ses potes, et se goinfrer de théâtre.Celle que Paris ne désabuse pas tant que ça au fond.Celle qui paie 4 euros pour bouffer du pain dégueulasse. La bitch voleuse de bouches, les pompes léopard et les mains électriques. Elle était là, tapant du pied toutes ces années,à attendre que j'arrête d'y croire pour reprendre sa place,se faufiler comme une petite salope. Aujou...