Là où j'habite

C'est toujours comme ça avec eux. Entre la Guerre et l'amour. Pas de répit, de phases de paix. Non, il faut toujours que ça crie, que ça chiale,ou que ça pleure de rire.

Je rentre chez mes parents, espérant trouver un refuge. J'y trouve des tranchées, des marées hautes et basses.
Il y a toujours un lit chaud et un tas d'intentions.Alors j'y crois, ça donne envie de revenir. On vous attend toujours sur un parking de gare, même au milieu de la nuit. Peu importe si vous soyez mal lunée ou tranchante, peu importe, l'amour est là.
Mais il y a toujours les verbes qui bavent,les paroles maladroites,les bouteilles qui s'écoulent et les rires gras et tristement désabusés de fin de soirée.
Il y a toujours de l'alcool pour vous rappeler qu'ici, c'est elle qui maîtrise les choses. C'est elle qui tient ceux que vous aimez,comme des pantins. Vous avez une place, une petite place, mais c'est la bouteille qui décide du reste. Du bon déroulement ou non du reste de votre séjour.
On tente de vivre comme des gens normaux. On décore un joli sapin, qui trône au milieu du salon. Sauf que ce salon est sous la poussière,comme endormi dans cette vie, et que le sapin finira dégommé par des oranges. Comme ça, pour rire. Guirlandes et boules en verre à terre. L'important pour survivre, c'est le jeu. Jouer c'est oublier le reste.
Alors, on joue. On fait du beach volley dans le salon avec des carcasses de poulet, on jette des galettes des rois sur la vitrine de la boulangère, on shoote le sapin avec des oranges,on saute sur les lits.On écoute Patti Smith en hurlant, on danse le rock sur la table. On a tous 10 ans, parents,enfants.
C'est drôle et ça fait mal. C'est tout sauf sécurisant,mais c'est ma sécurité à moi. Ma vision de la vie.
Impossible d'être stable, de ne pas espérer de la vie une certaine folie. Non, pour survivre, il faut rire et jouer, et demander toujours plus.
Il y a deux catégories de personnes dans ce bas monde : ceux qui passent par les portes, et ceux qui passent par les fenêtres. Je fais partie de la seconde catégorie.En effet, on ne m'a pas enseigné la différence entre les portes et les fenêtres. Alors, on se faufile comme on peut entre les fibres élastiques de cette conne de vie.

J'habite soit dans la guerre, soit dans l'amour. Alors ne me demandez pas d'être ailleurs.

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