Reliques
J'ai entrevu le sac posé près de mon lit, et j'avais à peine la force d'y jeter mon regard, comme si j'allais tomber dedans, dans un puits sans fond et ne plus jamais remonter.
Il était là, avec sa pub oncle ben's orange à deux balles sur la gueule, ses airs de plastique froissé et ce foutu statisme. Il était là ce con de sac et il ne bougeait pas. Le seul moyen pour qu'il quitte la pièce alors, était bien de lui foutre un coup de pieds dans le bide.
Mais finalement, je n'en avais pas envie. Ce n'est pas que je manque de force, ou de courage, non, je n'ai juste plus de colère.Plus rien, vide total, néant silencieux.
J'ai baissé les yeux, et plongé mes mains dans son ventre. Dans ce sanctuaire de mes amours perdus, dans ce reliquaire amoureux. Il y avait des morceaux de toi, plein de morceaux, du toi d'avant, de l'époque.
Ni du bout des doigts, ni avec affection, j'ai déplacé chaque objet comme on égoutte une salade, avec entrain et détachement. J'ai égouté mes souvenirs pour qu'il n'en reste que le noyau, mais tout cela était tellement pauvre qu'il n'en reste rien. J'ai senti un peu les vêtements, j'ai touché les matières. Tout était inconnu, ou du moins d'un autre temps, d'une autre vie.
J'ai cru longtemps que je mettais du sacré dans tout, et encore plus dans tout ce qui était sentimental. J'ai cru longtemps à la force des objets, à leur charge énergétique, et à toutes les autres conneries. J'ai cru longtemps à toi aussi, et à tout ce qui allait autour. J'ai cru longtemps que les choses étaient solides, avec force et conviction.
Tee-shirt, caleçon, coupe-cigare, boomerang, photo, lettre...J'ai quitté la campagne avec mon sac plein de gros lots gagnés à la foire du mensonge. J'ai pris le train. J'ai jetté un coup d'oeil de temps en temps sur sa tronche orange.
Pourquoi rien ne se passe? Pourquoi je ne chiale pas? Pourquoi je n'y vois rien de symbolique? De poétique? de romantique? de nostalgique? Rien.
Juste un sac, avec des objets, du vide en bloc semblerait-il.
Arrivée à Paris. 9H. Première poste sur mon chemin.
Un carton. 7kg.
Et même pas un trou dans mon ventre.
Même pas une aiguille dans ma gorge.
L'amour est une illusion d'optique.
Il était là, avec sa pub oncle ben's orange à deux balles sur la gueule, ses airs de plastique froissé et ce foutu statisme. Il était là ce con de sac et il ne bougeait pas. Le seul moyen pour qu'il quitte la pièce alors, était bien de lui foutre un coup de pieds dans le bide.
Mais finalement, je n'en avais pas envie. Ce n'est pas que je manque de force, ou de courage, non, je n'ai juste plus de colère.Plus rien, vide total, néant silencieux.
J'ai baissé les yeux, et plongé mes mains dans son ventre. Dans ce sanctuaire de mes amours perdus, dans ce reliquaire amoureux. Il y avait des morceaux de toi, plein de morceaux, du toi d'avant, de l'époque.
Ni du bout des doigts, ni avec affection, j'ai déplacé chaque objet comme on égoutte une salade, avec entrain et détachement. J'ai égouté mes souvenirs pour qu'il n'en reste que le noyau, mais tout cela était tellement pauvre qu'il n'en reste rien. J'ai senti un peu les vêtements, j'ai touché les matières. Tout était inconnu, ou du moins d'un autre temps, d'une autre vie.
J'ai cru longtemps que je mettais du sacré dans tout, et encore plus dans tout ce qui était sentimental. J'ai cru longtemps à la force des objets, à leur charge énergétique, et à toutes les autres conneries. J'ai cru longtemps à toi aussi, et à tout ce qui allait autour. J'ai cru longtemps que les choses étaient solides, avec force et conviction.
Tee-shirt, caleçon, coupe-cigare, boomerang, photo, lettre...J'ai quitté la campagne avec mon sac plein de gros lots gagnés à la foire du mensonge. J'ai pris le train. J'ai jetté un coup d'oeil de temps en temps sur sa tronche orange.
Pourquoi rien ne se passe? Pourquoi je ne chiale pas? Pourquoi je n'y vois rien de symbolique? De poétique? de romantique? de nostalgique? Rien.
Juste un sac, avec des objets, du vide en bloc semblerait-il.
Arrivée à Paris. 9H. Première poste sur mon chemin.
Un carton. 7kg.
Et même pas un trou dans mon ventre.
Même pas une aiguille dans ma gorge.
L'amour est une illusion d'optique.
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