La mécanique des corps...

Il faut que ça aille vite.Qu'il ne parle pas trop. Qu'on ne remarque pas un rire bête, des ongles noircis ou des mots déplacés. Il faut juste que la mécanique entre en scène, avec ses rouages à la con et ses phrases récurrentes. Je te sers un autre verre?
Aucune tendresse au bout des doigts, simplement des gestes rapides, sûrs,appuyés. Des mains comme guidées et parfaitement en rythme dans une chorégraphie nauséabonde, celle dans laquelle on trompe la solitude.
C'est pas mal, ça a parfois un goût de déja vu, ça te ferait même penser un peu à de vieux amours. On s'embrasse, on se tient, on se plaque. Tout ce qui te reste de ça, c'est une envie d'ouvrir la fenêtre, de virer tes draps et de passer une demi heure sous de la flotte à 45 degrés.

Et puis il y a lui. Lui, il ne touche pas. Il regarde, il entend. Il regarde encore.Il agit par mimétisme. Tu fais un pas, il en fait un à son tour, de la même façon,de la même distance.Il ne va pas trop loin, ne te brusque pas, ne te pousse pas. Ses gestes sont absents, ça perturbe, ça dérange. Ça soulève des questions. Ça met mal à l'aise..Puis on réalise que la mécanique n'est pas là, et que c'est cette absence qui semble creuser un vide.
Comment se comporter naturellement? Comment être soi? Ne plus poser de masque devant soi et ouvrir légèrement la porte blindée qui nous sert de bouclier.J'ai eu peur du vide car il était en fait trop plein.

(texte brouillon datant de 2011)

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