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Affichage des articles du octobre, 2011

La boîte

Je marche sur un fil et j'ai le coeur qui boîte. Boîte comme celle posée à mes côtés, qui contient mon coeur. Mon coeur qui vacille et attend les bonnes heures. Les heures de joie et de tendre lumière, qui réchauffent les doigts et les bleus qui traînent. Qui traînent en farandole dans mon corps englouti sous des tas de laine. Laine de soi, de toi, de moi, de sorties et puis d'ennui. Ennui du quotidien, des envies qui se lassent, et des pulsion qui se laissent glisser comme des caresses. Comme des caresses de rien, d'un souffle léger qui court un peu trop vite et puis s'arrête. S'arrêtant sur mes pieds et leurs minces arrêtes, comme des poissons de ville qui cherchent un exil. Un exil de soi où l'on va chercher les autres, une minute, un jour, au creux du sensuel.Sensuel comme les poisons trouvés dans les caves dans des nuits d'oubli.Oubli de l'âme avec pour image de soi un miroir concave et quelques grises failles où se mêlent nos blâmes.

Le roi de Gambetta

Medhi il a pas une tête à s'appeler Medhi. On dirait un Richard, ou autre Christophe,mais pas vraiment Medhi.Enfin, au début en tout cas, car après quelques heures passées avec lui, tu réalises que c'est pas n'importe quel Medhi. Non, c'est MEDHI. Et, il y en a qu'un dans ce bas monde. Place Gambetta, Paris, 21h. Medhi est à l'Edelweiss, un troquet qui fait l'angle de la rue machin. Il n'est pas le seul. Il n'est jamais seul, et fait partie du clan de ceux qui savent s'entourer (encore un clan).Il traîne sa solitude d'homme, mais ça avec la solitude des autres.Il est donc au bout du bar, un baby-coke à la main droite sur le zinc. Veste polaire vert improbable, chemise à carreaux. Malboros rouges dans la poche de la chemise, à côté du coeur. Jean Bleu clair, ceinture, poches lourdes d'un portefeuille qui bourlingue, et baskets aux pieds. Medhi est roux, enfin roux foncé. Mais quand il te sort la photo de ses gosses, tu comprends très vit...

Fight Club

Tu dois ouvrir un oeil le matin, dans la pénombre, et comme c'est encore frais, tu dois avoir un oreiller, et peux être même ton nez collé contre sa peau. Dans quelques mois, tu n'auras plus de coussin sur lequel reposer ta tête et tu te gèleras les fesses contre le mur humide du fond.La radio se met en route quand il est assez éveillé pour toucher la télécommande, et lui ordonner de vous faire entendre RFM. Rfm c'est bien, c'est des standards, des classiques, des tubes des années 80 comme "sacrifice" d'Elton John, et ça il aime bien. Il connaît, il peut même faire le con dessus en chantant allongé dans le clic-clac qui sert de lit, télécommande en guise de micro. Pour cela il faut qu'il soit dans un bon jour. Si ce n'est pas le cas, il se met la tête sous l'oreiller, pour fuir la lumière et le bruit. Tu peux tenter une approche, une partie de baise, ça, ça marche quand même le matin. Une fois que vous aurez terminé, ou que vous vous lèverez ...

Les clans dans ma tête (oui bah on fait ce qu'on peut hein !)

Dans mon monde il y a des clans. Ça peut passer pour une certaine animosité, ou intolérance. Je crois que c'est juste de la bêtise en fait. Mais c'est comme ça. Il y a d'abord le clan des buveurs de lait. Il y a ceux qui adorent le lait et peuvent s'avaler une demi bouteille toute fraîche, sortie du frigo. Ces mêmes personnes qui avaient dans leur cartable à l'école des "cady up" à la fraise. Donnez-moi un candy-up et vous prenez mon poing dans la gueule ! Les adorateurs de lait font partie du même clan que les adorateurs de lait concentré. Tous ces berlingots Tic et Tac fourrés au lait concentré qui pique la gorge et vous écoeure à vie.Moi je fais partie du clan de ceux qui détestent le lait, et qui rien qu'à la vue d'un fond de tasse dans l'évier pourraient déménager.Je mange donc mes céréales sans lait, et je suis donc dans le clan de ceux qui montent le son de la télé quand il ingèrent des miel pops....forcément.... Il y a ensuite le clan...

Joyeux anniversaire

J’aimerais t’offrir un cadeau, comme des rubans, des perles d’eau. Mais je ne ne sais pas. Il faudrait que je lise, et que j’apprenne ton territoire, ton univers et ton histoire. Celle d’un gosse rouillé aux yeux qui luisent, comme un lampion de 14 juillet sous une pluie d’étoiles grises. Il faudrait que je ne saigne plus, pour panser les autres, et puis que je redonne les clés coincées dans la serrure. Celle du passé, des cages ouvertes que l’on regarde du coin des yeux. Il faudrait que je te prenne la main, que je la pose sur mon cœur, et qu’il batte si fort que l’été envahisse mon corps. Que ta paume se glisse dans le bas du dos, et que je parle tout bas pour que rien ne soit en trop. J’aimerais t’offrir un livre édifiant, bourré de mots touchants. Mais je n’y arrive pas.Je ne sais pas faire ça. Par contre,je peux gravir quelques marches pour attraper le pot de miel, et gratter un peu pour qu’apparaisse le bleu du ciel. Je peux pousser les vieilles chaises et leur bois qui craq...

Le café du dimanche

Le café du dimanche c'est encore mieux que la vodka du samedi.Le café du dimanche c'est comme d'être encore au lit avec une tripotée de potes qui font les cons dans la baraque.Le café du dimanche c'est sécurisant.Ça sent la marron chaud et les feuilles jaunies, les ballades en forêt et les chaînes de vélos qui déraillent.Ça sent le retour au chaud les joues roses et les pieds qui sèchent devant le feu.Mon café du dimanche c'est vous parler de mes brûlures, de mes failles et des amertumes dans lesquelles je croque la semaine;rentrer le dimanche et oublier un peu. Mon café c'est regarder des heures les photos qui trainent, que je connais par coeur et qui m'échappent déjà pourtant.C'est fouiller dans le vieux meuble à cassettes et y trouver mes trésors d'enfant.Les couleurs sont passées mais je m'en fous, l'essentiel c'est le souvenir et ce à quoi cela renvoie.Aux costumes de crépon et aux kermesses de l'école, aux roues dans le sable et...